Poisson d'Avril 2006 d'EasyJet

Pour ceux qui ne connaissent pas encore l'histoire
et ceux qui la connaissent déjà et qui sourient encore en la re-lisant ...

Publié initialement par mail le 6 avril 2006

Faut que je vous raconte mon début de week-end !

Vous le savez tous, j'habite à Nice & Christelle à Belfort, entre deux 800km en ligne droite.
Cette ligne droite n'est suivit par aucune route ni voie de chemin de fer (ni voie communale, pédestre, équestre au autre) puisqu'il faut traverser les Alpes ... Les solutions sont la voiture (8 à 9h de route mais de toute façon je n'ai pas de voiture à Nice), le train (11 à 12h de trajet de nuit) ou finalement de passer par dessus (l'avion quoi).

EasyJet ayant eu la bonne idée d'ouvrir une ligne entre Nice et Bâle (1 petite heure de route entre Belfort et Bâle) et vu les tarif ultra compétitif que cette compagnie propose j'ai acheté des billets pour une 20aine de voyage. L'autre solution c'est Air France via Paris-Orly ou Lyon-Satolas-Saint Exupéry) à un coût oscillant entre 300€ et 900€ (suivant les dates et le temps séparant la date de réservation et la date du voyage) et à des horaires de milieu de matinée et d'après midi uniquement.
Bon soyons clair, easyJet c'est du low cost, du vraiment très très low cost ! En clair certaines réservations m'ont coûté 1,5€ par vol (sans compter les systématiques 27€ de taxes d'aéroport). Faut s'en douter à ce prix là on a une place dans l'avion avec un siège, une ceinture pour s'attacher et un peu de kérosène pour les moteurs mais pas question d'avoir une boisson, un peu de place pour étendre les jambes ni une fel......n de la part d'une des hôtesses de l'air ... hum ... de toute façon Christelle m'en voudrait !!!


Et voici l'histoire du vol (impossible et improbable (ou l'inverse)) du vendredi 31 mars 2006 - le vol du poisson d'avril !!!
Comme chaque vendredi où je rentre par la voie de l'air, j'arrive à l'aéroport de Nice Cote-d'azur vers 19h après une (dure !) journée de travail. Comme d'habitude, je procède tout de suite à l'enregistrement afin d'être débarrassé de cette tâche consistant à passer 2 minutes à discuter avec l'hôtesse après avoir passé 30 minutes à faire la queue dans la file d'attente !
Ce jour là, ho miracle, la file d'attente est réduite et je n'attend 'que' 10 petites minutes qui me laissent juste le temps de voir sur l'affichage que mon vol est retardé d'1h15. Je constate aussi que les vols easyJet pour Paris-Orly et Londres sont annulés. J'apprendrais par la suite qu'ils ont été annulés durant la journée du vendredi mais la raison reste inconnue (merci de la part des passagers qui comptaient sur ce vol !). Rien d'inhabituel à ce que mon vol soit retardé, c'est la règle du jeu : "tu paye pas cher donc t'est pas prioritaire !" Donc je flâne, je mange, je lit, je passe (avec succès) les contrôles de sécurité et je relit et j'attends et je regarde le plafond, le sol, les murs, dehors, ... etc etc etc bref je passe le temps.
L'affichage désormais indique 1h30 de retard, l'hôtesse nous annonce quand à elle toujours 1h15 (son micro elle est pourtant juste en dessous de l'afficheur) mais on peut pas lui en vouloir, c'est pas sa faute ...
Au bout d'1h30 l'avion arrive et se gare sur sa place, la passerelle arrive et on voit les employés de l'aéroport s'activer pour préparer le débarquement des passagers. Et c'est là que les ennuis commencent ! Aucun passager ne sort ... mais vraiment aucun. D'autres employés (des techniciens de maintenance) arrivent et toujours pas de passagers ... Au bout d'un moment on comprends (nous les passagers en attente de départ) que la porte avant de l'avion (la seule pouvant être utilisée pour débarquer) ne peut être ouverte ! Les techniciens finissent par ouvrir la boite de conserve (avec un ouvre boite ?) et le flux des passagers commence à s'écouler (heureux hommes arrivés à destination). Nous, tous soulagés, commençons à respirer et le message de l'hôtesse annonçant qu'il y aura un peu plus de retard car il faut résoudre un "petit problème technique" sur l'appareil passe comme une lettre à la poste (hors jour de grève).
23h30, la plus belle des voies de la terre nous annonce que l'embarquement va commencer, comme d'habitude dès que la découpe du billet effectuée par l'hôtesse (trop dur comme travail) est faites nous nous entassons dans la passerelle en attendant de pouvoir prendre place. En embarquant, je constate que la porte de l'appareil ne présente aucune trace de l'ouvre boite utilisé par les techniciens.
23h45, la porte est refermée, nous roulons !
23h50, veuillez attacher votre ceinture, éteindre tout appareil électronique (même les pacemakers ?), bla bla bla, ...
23h55, décollage ! ouf c'est la fin des galères !!! à moi le week-end, à moi Christelle et Shadow !!! Le vol (d'habitude 55 minutes en tout et pour tout) est généralement pour moi l'occasion de faire un petit somme.
00h05, voie du commandant disant que tout va bien et pub sur les services offert par easyJet sur ses vols et son réseau (boisson, sandwich, réservation de chambres d'hôtel, location de voiture, bla bla bla, ....)
00h25, voie du commandant, en allemand, disant quelque chose comme ça : "unser Flug macht Umdrehungshälfte, wir drehen in Nizza um". Moi je ne parle pas 3 mots d'allemand donc .... Je note que quelques passagers réagissent à l'annonce mais pas plus que ça. L'annonce est suivie d'une autre en anglais, que je saisit la moitié entre le bruit des réacteurs, le bruit des autres passagers et la mauvaise qualité de la diffusion du message. Arrive enfin le message en français que je vous synthétise ici (accrochez vous bien) : "Dans le cadre de la réduction des nuisances sonores autour de l'aéroport de Bâle-Mulhouse, celui ci viens de fermer ! Nous sommes donc contraint de faire demi-tour et de revenir nous poser à l'aéroport de Nice" !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Moi (et les autres passagers) : mi tirage de gueule, mi sourire, ne sommes nous pas le 1er avril ?? ha ha ha ha elle est bien bonne celle là ! c'est un comique le commandant de bord !
Mais tout de même, devant cette seule et unique annonce et les mines des hôtesses de l'air (qui pendant plus de 10 minutes sont restés au fond de l'appareil cachés derrière un rideau) l'angoisse grandit. Accrochés aux fenêtres nous cherchons à reconnaître les lumières des villes de l'Est. Pas de bol, la première forme que j'ai pus reconnaître a été celle des côtes méditerranéennes (facile c'est plein de lumière et ça s'arrête net pour laisser la place à une grande surface noire) ...
01h00 Notre avion s'est posé sur l'aéroport de Nice et s'est garé sur la place qu'il a quitté une heure plus tôt. A Bâle, l'aéroport est quasi fermé au public, les amis et familles venus nous chercher ne sont pas au courant et nous les informons par téléphone, incrédule.
01h15 Toujours dans l'avion, le terminal 2 est fermé donc on ne peut pas descendre. Ils sont partis chercher quelqu'un pour rallumer les lumières ...
01h20 Enfin à terre ! Nous traversons le terminal, passons devants la douane incrédule, récupérons nos bagages pour certains et nous nous dirigeons tous vers le comptoir d'easyJet où ... ... personne ne nous attend.
01h35 Un représentant arrive, ne nous explique rien du tout sur ce qui viens de se passer, nous dis qu'il faut rentrer chez nous, que demain, à 7h, il faut revenir parce que l'avion repart pour Bâle à 9h et c'est tout. Résumons les paroles et les envies des 150 passagers : grrrr, massacre, lapidation, tout casser, ...
01h40 Le discourt a changé, maintenant easyJet annonce qu'il peut nous rembourser les billets, ... ou nous faire des échanges gratuitement, ... que le vol de 9h est optionnel, ... c'est seulement pour ceux qui veulent, ... que les taxis que nous allons prendre (hé oui à cette heure là il n'y a plus de bus) nous serons remboursés, ... que les hôtels aussi pour ceux qui peuvent pas rentrer chez eux ... comme quoi avec un peu de discussion et de diplomatie et une énorme force de frappe ....
02h00 Mon taxi me dépose dans mon quartier, ma carte bleue ne passe pas car elle arrive à expiration fin avril 2006 ... après moultes arguments et pièces d'identités je le persuade d'accepter mon chèque ... J'arrive chez moi, enfin. Dodo.
08h20 Je me réveille, mes 3 réveils n'ont pas réussit à vaincre les limbes dans lesquels je suis immergés. Tans pis, ce ne sera pas pour ce week-end !
14h00 J'arrive à l'aéroport, je fait la queue, j'arrive devant l'homme ... l'homme qui résout les problèmes des passagers.
Je lui dis
- "Bonjour, je viens vous voir parce que j'étais dans le vol du poisson d'avril" ...
Grand silence de la part de l'homme ...
Mine interrogative ...
- "Oui, bon j'étais dans le vol annulé d'hier soir" ...
Même réaction
- "Oui", dit il "Vous partiez de quel aéroport ?"
- "bein de Nice"
- "Et vous avez atterris où ?"
- "bein à Nice"
Pas de changement du côté du visage ...
Tapote sur son ordi
- "Votre nom s'il vous plaît"
- "DAGET Thomas, sur le vol du vendredi 31 mars 2006 sensé décoller à 8h50 de Nice pour Bâle"
- "Ha", "Et vous voulez être remboursé ?"
- "Non, je veut un échange de réservation"
- "Pour le vol de ce soir ?"
- "Non celui de vendredi soir prochain"
Tapote, tapote, tapote ...
- "Alors pour ce soir, ..."
- "Non, pour vendredi prochain"
- "Alors vendredi prochain à 8h50"
- "Oui c'est ça" .... "Et il me faudrait aussi le changement du dimanche soir"
- "Ha ça je peut pas c'est bloqué, je peut pas, c'est bloqué"
- grrrrrr "Bon, vous comprenez bien que ma réservation de ce dimanche soir c'est le pendant de l'aller du Vendredi soir" ... "ça va avec" ... "il me faut le changement aussi !"
.... tapote, tapote, tapote, tapote ...
- "Ok c'est fait"
- "Et pour le taxi ?"
- "Le taxi ?"
- "Oui cette nuit j'ai pris un taxi pour rentrer chez moi, il était quasiment 2h du mat et il n'y avait plus de bus donc j'ai pris un taxi"
- "Alors ça faut voir avec le siège situé à Londres, c'est pas avec nous ..."
histoire à suivre ...

Résumons la situation, je ne suis pas rentré ce week-end ... c'est reporté au week-end prochain ... si tout va bien ... si l'avion n'est pas en retard ... s'il ne tombe pas en miette .. si ils arrivent à ouvrir la porte ... si l'aéroport n'est pas fermé ... ... ...
Super début de week-end non ?

Avec plein de bisous à tous

Thomas (et par délégation Ki)